LE MARCHÉ DE L´ART CONTEMPORAIN AUX ENCHÈRES : LES DERNIÈRES TENDANCES
LE MARCHÉ DE L´ART CONTEMPORAIN AUX ENCHÈRES : LES DERNIÈRES TENDANCES
La jeune création contemporaine attire chaque jour de nouveaux collectionneurs qui se sentent en phase avec la production de leur temps. Quelle soit américaine, allemande, anglaise, française ou chinoise, elle jouit d´un engouement et d´une croissance exceptionnels. Avec ses foires et expositions, le premier marché permet la découverte et la promotion des nouveaux talents. Le second marché, par le biais des ventes publiques, permet d´asseoir le travail réalisé en amont, avec pour consécration l´établissement d´une cote officielle.
Pour y voir plus clair, à l´occasion de la Fiac, Artprice dresse une analyse du marché des ventes publiques de cette génération d´artistes nés après 1945.
|
En 1990, l´asymétrie, voire l´absence d´information sur les prix de l´art était un parfait catalyseur de bulle spéculative. Par manque d´information, les choix des acheteurs et des vendeurs reposaient sur les comportements et les rumeurs d´un petit nombre d´acteurs. Les quelques duels d´enchères remportés par le Japonais Saito pour tel Van Gogh ou tel Renoir servaient de référence à l´ensemble du marché.
Les victimes ont été nombreuses, surtout dans le domaine de l´art actuel. A la différence des tableaux anciens ou modernes, maintes fois Indice des prix de l´art contemporain visités par l´histoire de l´art et par le marché, l´art émergeant est aussi celui avec lesquelles les plus jeunes générations de collectionneurs sont en phase. Comme les artistes actuels n´ont pas encore subi le tri de l´épreuve du temps, ils sont souvent source de plus beaux retours sur investissement mais avec un risque très élevé. Par ailleurs, contrairement à celle de leurs aînés, la production des artistes vivant n´est pas figée. De fait, l´offre n´est pas limitée et la valorisation de la rareté ne s´applique pas systématiquement. Face à une offre abondante, les désillusions restent probables. Trois ans après l´éclatement de la bulle spéculative de 1990 les cotes des artistes contemporains avaient en moyenne chuté de –65% ! Et même aujourd´hui, certains collectionneurs ont du mal a retrouver leur mise. Par exemple, en 1990 Donald Sultan, âgé alors de 39 ans, était l´un des artistes les plus coté de sa génération. Ses larges toiles de la série Building Canyon (1980) pouvaient se négocier 180 000 $ (173 000 €). Désormais, elles se négocient souvent moins de 10 000 $. En 2006, l´une d´elles, estimée 15 000 – 20 000 £, ne trouvait acquéreur qu´à 6 500 £ (9 300 €). The stuntman, 1981 d´Eric Fischl (1948) avait été acquise 650 000 $ en mai 1990, un prix exceptionnel à l´époque pour un si jeune artiste. 15 ans plus tard, l´oeuvre remise aux enchères pour 500 000 – 700 000 $ chez Phillips, de Pury & Company, change finalement de main pour 450 000 $.
Evolution des prix de l'art contemporain Base Juillet 1991 = $ 100.00 - Données trimestrielles | Aujourd´hui, la donne est toute autre. Grâce à l´Internet les collectionneurs disposent instantanément de toute l´information nécessaire sur l´artiste et sa cote pour prendre des décisions d´achat, réduisant d´autant le risque sur ce marché. Assimilé par certains fond d´investissement à un pur actif financier, l´art surprend même par ses excellents comportements depuis quelques années. Ce secteur devient même incontournable quand les Bourses de Paris ou New York s´effondrent. Face aux événements du 11 septembre 2001, il reste serein : les prix se maintiennent. Globalement, sur les douze mois succédant le drame, les prix des œuvres d´art continuent de progresser de +12,3% tandis que les principaux indices boursiers sont en nets reculs. |
Au delà des plaisirs esthétiques et ostentatoires, la production artistique a confirmé son statut de valeur refuge. Mieux, accompagnant le retour de la croissance mondiale, l´arrivée d´une nouvelle génération de collectionneurs milliardaires et l´introduction de places de marché émergeantes telles que la Chine et l´Inde, le marché de l´art affiche des performances dignes d´un actif spéculatif. En effet, la hausse des prix amorcée en 2002 n´a cessé de s´accélérer, au point qu´ils sont, en juin 2007, au double de juin 2002 ! A ce stade, les prix négociés en vente publiques sont supérieurs de 18% à ce qu´ils étaient en 1990, au pic de la bulle spéculative de l´époque…
Devant l´engouement de ces dernières années pour l´art en phase avec les plus jeunes générations de collectionneurs, de nombreux allers-retours juteux et rapides ont été constatés. Après avoir été adjugée 200 000 £ (345 000 €), Bachelor Nurse (2003), une toile de Richard Prince exposée en 2003 à la Barbara Gladstone Gallery a de nouveau changé de propriétaire en 22 juin dernier pour 500 000 £ (743 000 €) chez Phillips, de Pury & Company. L´avant veille au soir, la Sud-Africaine Marlène Dumas a placé une enchère de 840 000 £ (1 243 000 €) chez Christie´s Londres pour The Dance, une toile de 1992 acquise trois ans plus tôt à New York 560 000 $ (472 000 €). Quant à Peter Doig, son tableau Pink Briey a fait l´objet d´une revalorisation de +367% entre mai 2001 et juin 2006. Place de marché émergeante, l´Asie devient tout aussi attractive pour des prises de bénéfi ces rapides. Ainsi, Yang Shaobin, l´un des artistes chinois les plus courus du marché, a vu l´une de ses toiles de 2003 intitulée New Fairy Tale acquise 90 000 HK$ (9 000 €) en 2004 chez Christie´s Hong Kong puis se revendre 420 000 HK$ (40 000 €) trois en plus tard, mais chez Sotheby´s Hong Kong cette fois.
Les stars du marché
Faute de datation sur un très grand nombre d´oeuvres, l´art contemporain est analysé par Artprice sous l´angle de l´âge des artistes. Ne sont retenus que les artistes nés après 1945.
Selon ce critère ressort des artistes disparus prématurément, tel que Jean Michel Basquiat, décédé par overdose à 28 ans. Le jeune graffi tiste new-yorkais, découvert par Andy Warhol est d´ailleurs le roi du classement par produit de vente ; il se hisse en première position avec 183 millions d´euros de chiffre d´affaires sur 17 ans de ventes publiques et une enchère à 13 millions de dollars en mai 2007. Son oeuvre, bien qu´éphémère, compte pas moins de 800-900 tableaux et 1500 dessins. Déjà 1989, un an après son décès, les toiles de ce jeune artiste américain atteignent 400 000 dollars en vente publique. En 2002, Profi t I , s´est arrachée 5 millions de dollars, un niveau jamais atteint à l´époque pour une oeuvre réalisée tout juste vingt ans auparavant !
Mais ce genre d´exploit tend à se répéter : depuis, la cote des artistes émergeants a encore doublé en moyenne. Parmi les plus exceptionnels résultats, soulignons les enchères à coup de millions de dollars pour l´anglais Damien Hirst, auréolé du prestigieux Turner Prize en 1995. L´artiste signe sa première enchère millionnaire en dollars en 2003 avant de réitérer l´exploit à 5 reprises sur la seule année 2006. En juin 2007, 6 oeuvres ont dépassé le million de dollars en l´espace de 6 mois seulement ! A Londres, le fer de lance de l´écurie Saatchi a été couronné d´une enchère à 8,6 millions de livres sterling (plus de 17 millions de dollars) pour Lullaby Spring
0 Comments:
Post a Comment
Subscribe to Post Comments [Atom]
<< Home